21/11/2009
Sarkozy organise le dumping social européen dans l'agriculture
Les premiers effets de la « directive services » européenne :
Sarkozy organise le dumping social
européen dans l'agriculture
Le 16 février 2006, le Parlement Européen votait, grâce au soutien de la majeure partie des sociaux-démocrates européens, la « directive services », héritière de la fameuse directive Bolkestein. La transposition en droit français de cette directive doit normalement être réalisée d'ici la fin de l'année 2009. Dans la pratique, elle le sera progressivement et en quasi-secret, c'est-à-dire, non pas au travers d'une loi cadre, mais en la saucissonnant au moyen d'une multitude de dispositions d'apparence technique intégrées dans divers projets de lois.
Comme le signalait en juin dernier le sénateur UMP Bizet dans un rapport parlementaire : « Le gouvernement français justifie son choix en grande partie par des considérations politiques tenant à la forte sensibilité des implications de la « directive services » [...]. Une loi-cadre de transposition pourrait en effet servir d' « épouvantail » à tous ceux qui seraient tentés d'instrumentaliser un exercice essentiellement technique à des fins électorales. Elle ne doit pas constituer un prétexte à la « cristallisation » des mécontentements de tous ordres, d'autant plus nombreux en période de crise. »
Parallèlement à ce passage en douce, Sarkozy compte bien ne pas perdre de temps pour planifier et organiser le dumping social dans notre pays. Cela a commencé dans l'agriculture. Dès son discours de Poligny le 27 octobre dernier, il demandait au Ministre de l'Agriculture d' « analyser l'organisation de la main d'œuvre salariée étrangère chez nos partenaires européens » afin de « proposer avant la fin de l'année des mesures visant à accroître la compétitivité [des exploitations agricoles françaises] » et, ainsi, de « mener un combat à armes égales avec [les] concurrents ».
Quelques jours plus tard, on apprend qu'un conseiller technique de l'Elysée a proposé au syndicat FNPL (syndicat spécialisé des producteurs de légumes, affilié à la FNSEA) un appui pour créer des agences d'intérim dans les pays d'Europe centrale et orientale afin de pouvoir, grâce à la directive services, remplacer la main d'œuvre agricole saisonnière traditionnelle par une main d'œuvre à bas coût, en provenance notamment de Pologne ou de Roumanie, comme cela se fait en Allemagne.
Le Parti de Gauche dénonce l'organisation par l'Europe libérale et le gouvernement Sarkozy de la baisse du coût du travail agricole -qu'il soit salarié ou non- au moyen de la dérégulation des marchés agricoles et du dumping social, au seul bénéfice de la rémunération des capitaux investis dans les filières agro-alimentaires, et notamment la grande distribution.
Une juste rémunération du travail agricole implique au contraire la mise en place de mécanismes de gestion des productions agricoles et d'organisation des marchés et une harmonisation sociale progressive par le haut au sein de l'Union Européenne. Ceci implique de rompre avec la logique libérale qui vient d'être imposée aux peuples européens au travers du Traité de Lisbonne.
Laurent Levard
dimanche 22 novembre 2009
mercredi 4 novembre 2009
Appel pour un Parti de Gauche écologiste
Mardi, 03 Novembre 2009 11:00
par Paul Ariès, objecteur de croissance, Directeur du Sarkophage et Martine Billard, écologiste, Députée de Paris
Les résultats des élections européennes témoignent de la montée en puissance d'une abstention des jeunes et des milieux populaires qui reflète à la fois le refus de l'Europe libérale, la crise de la représentation et la défiance politique qui touche l'ensemble des partis.
Dans le même temps, chacun peut constater la demande d'écologie exprimée dans le vote pour Europe Ecologie et le refus des régressions sociales et du libéralisme incarné par les scores du Front de Gauche et du NPA. Dans ces deux domaines, l'urgence nous impose des décisions courageuses. Or le système capitaliste productiviste a sombré dans la démesure en consommant l'équivalent de plusieurs planètes! Les pays les plus pauvres, qui en sont pourtant les moins responsables, sont les premières victimes des catastrophes. Les pays les plus riches doivent donc montrer l'exemple. Faisons comprendre qu'il n'est pas possible d'avoir courir derrière une croissance infinie dans un monde fini. La décroissance de l'empreinte écologique est une absolue nécessité: il revient au politique d'en dessiner les contours.
En France, il y a urgence à faire front au sarkoproductivisme. Pour cela les réponses aux crises écologique, sociale et démocratique nécessitent de s'attaquer au mal à la racine en proposant une rupture franche avec les modes de production et de consommation dominants et de rejeter sans ambiguïté les assauts des démarches marketing d' « écolo-blanchiment » qui, au-delà de l'effet de mode, participent à l'aggravation de la crise écologique. Le « capitalisme vert » ou la croissance verte, derniers avatars de l'économie de marché, n'offrent pas de solutions à la hauteur des enjeux du XXIème siècle.
Il n'y aura donc pas d'alternative crédible tant qu'une nouvelle construction politique ne prendra pas en compte les exigences d'une transformation à la fois sociale et écologiste. Nous sommes convaincus que le Parti de Gauche peut être l'un des vecteurs de cette convergence. Il doit pour cela tirer les leçons de la nouvelle situation et des limites actuelles de la gauche.
Pour nous, qui avons le souci de la préservation de la planète chevillé au corps tout autant que le désir d'égalité sociale et la lutte contre la société du mépris, le Parti de Gauche doit accomplir un geste symbolique à la hauteur des enjeux historiques en montrant qu'il est la force qui rompt avec l'aveuglement du passé. Cela suppose qu'il revendique explicitement l'identité écologiste, seule façon d'ancrer clairement sa volonté de se positionner tout autant dans les riches traditions de gauche que dans celles de l'écologie politique.
L'écologie ne va pas de soi, elle n'est pas une demi mesure et doit compter à part entière dans l'identité - et donc dans le nom-même - de cette force politique nouvelle. Le Parti de Gauche doit franchir ce pas pour construire une dynamique collective de convergences qui dépasse de simples ralliements individuels. Il a décidé de tenir en fin d'année un congrès refondateur et propose pour cela un comité de co-organisation (*).
Nous prenons nos responsabilités en rassemblant des écologistes antilibéraux et des militants de gauche antiproductivistes pour participer à cette refondation vers un parti de gauche écologiste.
Pour se joindre à cette démarche envoyer un mail à < gauche-ecologiste@orange.frCette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. >
* Lors de leur rencontre nationale du 10 octobre dernier, les signataires de l'Appel ont décidé de poursuivre leur démarche collective en direction du Parti de gauche, dont le Bureau national a décidé de tenir une Convention nationale en décembre, première étape du Congrès, reporté à l'été 2010.
Les cent-vingt premiers signataires:
*Aquitaine: Maxime Boyer, Michel Evrard, Benjamin Hicaubert, Marie-José Narducci, Pascal Scazza •Auvergne: David Gesland, Jean-Louis Leleu, Jean-Marc Pineau, Patrick Redoute, Serge Sehuteau •Basse-Normandie: Christian Prébois •Bourgogne: Philippe Hugan, André Roux, Jean-Yves Tondoux •Bretagne: Anne Jordan, René Le Maout •Centre: Dominique Baudens, Chantal J. Courant •Franche-Comté: Jean-Robert Chauvin, Jacques Fradin •Ile-de-France: François Berdougo-Le Blanc, Arnaud Bernard, Francis Biguereau, Romain Biessy, Martine Billard, Antoine Billiottet, Lucas Chancel, Alain Chetaille, Finn Dickman, Mathieu Dupas, Thomas Escolan, Yolande Finkelsztajn, Bruno Fischer, Antoine Fort, Anne Gervais, Mathieu Glaymann, Frédéric Goze, Berrnard Guibert, Paul Janvier, Hélène Jayet, Aurélie Knufer, Jean-Charles Lallemand, Jean-Pierre Lemaire, François Longérinas, Benoît Mariou, Sarah Martin, Kyra-Françoise Mas, Rostom Mesli, Joël Nayet, Claire Petit, Gaëlle Pouillard, Roland Smolar, François Souty, Jean-Jacques Toubhans, Sarah Troche, Hervé Watrin, Corinne Zannier •Landeguoc-Roussillon: Yves Barbut, Davy Borde, Stéphane Chenerie, Anny Canal, Odile Carol, Georges Fernandez, Kristina Wagner •Midi-Pyrénées: Nicole Bertrand-Seris, Stéphane Chadourne, Jean-Paul Damaggio, Marie-France Durand, Jeannine Meignan, Francois Melou, Jean-Pierre Pabanel, Nazy Paysokhan, Valère Ruault, Fabien Seguier •Nord-Pas de Calais: Samuel Bonvoisin •Picardie: Bernard Clément, Marie-Line Clément, Jérôme Delporte, Jacques Genet-Bourgeois, Régis Lecuru, Jacques Lestrat, Hélène Potin, Marie-Jeanne Potin, Yves Potin, Rémy Thomas •Poitou-Charentes: Andrée Anthelme, Bernard Anthelme, Anick Belon, Michel Feuermann, Michel Oboeuf, Régis Pasquet, Anne Renault •Pays-de-la-Loire: Monique Ballard, Marc Gicquel, Augustin Grosdoy, Benjamin Mouren, Jack Rivault, Xavier Robert, Patrick Serand •Provence-Alpes-Côte d'azur: Robert Bianco, Anne-Marie Billiotet, Vincent Delahaye, Guy Martin, Anne Moulinas, Damien Priol •Rhône-Alpes: Paul Ariès, Jacques Bonnet, Françoise Delichères-Berthier, Marie Grégoire, Robert Grégoire, Marc Jallais, Robert Joumard, Patrick Magnier, Damien Priol, Jean-Yves Roncin, Carine Serpollet, Alice Simon, Cyril Tournier...
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mardi 3 novembre 2009
LE PARTI DE GAUCHE FAIT DE LA REFORME DES COLLECTIVITES UN ENGAGEMENT NATIONAL
« Quatre textes constitutifs de la réforme territoriale viennent d’être adoptés par le Conseil des Ministres. Le projet de loi sur la Réforme territoriale n’est ni une réforme technique ni une réforme de « simplification », il s’agit ni plus ni moins d’un démantèlement sans précédent de l’organisation de notre République. Ce projet porte atteinte à la démocratie par la remise en cause des fondements même de nos institutions et de leur capacité de mise en œuvre de l’intérêt général. Il est à rapprocher d’autres dispositions déjà prises ou en cours d’adoption : suppression de la taxe professionnelle, lois « hôpital, patients, territoires « , « Liberté, Responsabilité, Universités », capacité à légiférer par ordonnances sur la « simplification du droit de l’urbanisme, carte des circonscriptions électorales, « modernisation de la fonction publique » …
Alors, on constate qu’il ne s’agit pas d’une recentralisation de l’action publique mais d’un véritable coup de force gravissime qu’opère Sarkozy contre la République, celle de 1789 et de 1945. La démocratie y est bafouée pour empêcher toute alternance et affaiblir tous les contre-pouvoirs.
Ca n’est pas l’affaire des élus mais celle de tous les citoyens :
- On favorise le bipartisme au travers d’un mode d’élection uninominal à un tour .Pour la première fois depuis 1789, il y aura en France des personnes élues sans avoir jamais été majoritaires dans un vote.
- Cette organisation est construite en référence à des objectifs de compétitivité économique et de mise en compétition des territoires et non afin de rendre un meilleur service public à l’échelle du territoire. Les nouvelles collectivités ne sont fondées en rien sur des projets partagés et des périmètres de solidarité. L’égalité républicaine ne peut tolérer une loi qui exacerbe les rivalités géographiques.
-Par les nouveaux transferts de charges sur les collectivités territoriales sans pour autant respecter les promesses de compensation financière, on les oblige soit à augmenter les impôts, soit à réduire les services publics. En la matière l’expérience montre que lorsque la puissance publique ne se donne plus les moyens d’agir, ce sont les marchands qui pallient ces manques, et ce au détriment de l’égalité d’accès de tous.
Le pouvoir espère faire passer ce coup de force grâce à un discours populiste sur le nombre élevé d’élus et la réduction des coûts et grâce à la complicité de certains grands barons socialistes voulant sauvegarder leurs bastions.
Le Parti de Gauche entend appeler à la mobilisation la plus large et la plus vigoureuse contre cette atteinte majeure à notre modèle républicain. Il se propose de mener, avec les organisations de gauche, les associations du cadre de vie, et les syndicats concernés qui le souhaitent, une vaste campagne d’explication populaire pour démonter les rouages de cette machination. Il affirme qu’un tel projet ne peut être arbitré que par le peuple car seul le vote et l’implication citoyenne peuvent empêcher une évolution inouïe de l’organisation républicaine de notre société. Nous en appelons donc au référendum. Il entend opposer à la vision libérale de l’organisation territoriale de la France une autre vision avec comme objectifs prioritaires : la mise en oeuvre de l’intérêt général, le contrôle démocratique comme condition de l’implication populaire et l’affirmation d’un modèle de développement économique et d’aménagement du territoire basés sur la solidarité et le développement local, avec comme outil la planification écologique.
Ceci est un appel solennel à la résistance ! »
Alors, on constate qu’il ne s’agit pas d’une recentralisation de l’action publique mais d’un véritable coup de force gravissime qu’opère Sarkozy contre la République, celle de 1789 et de 1945. La démocratie y est bafouée pour empêcher toute alternance et affaiblir tous les contre-pouvoirs.
Ca n’est pas l’affaire des élus mais celle de tous les citoyens :
- On favorise le bipartisme au travers d’un mode d’élection uninominal à un tour .Pour la première fois depuis 1789, il y aura en France des personnes élues sans avoir jamais été majoritaires dans un vote.
- Cette organisation est construite en référence à des objectifs de compétitivité économique et de mise en compétition des territoires et non afin de rendre un meilleur service public à l’échelle du territoire. Les nouvelles collectivités ne sont fondées en rien sur des projets partagés et des périmètres de solidarité. L’égalité républicaine ne peut tolérer une loi qui exacerbe les rivalités géographiques.
-Par les nouveaux transferts de charges sur les collectivités territoriales sans pour autant respecter les promesses de compensation financière, on les oblige soit à augmenter les impôts, soit à réduire les services publics. En la matière l’expérience montre que lorsque la puissance publique ne se donne plus les moyens d’agir, ce sont les marchands qui pallient ces manques, et ce au détriment de l’égalité d’accès de tous.
Le pouvoir espère faire passer ce coup de force grâce à un discours populiste sur le nombre élevé d’élus et la réduction des coûts et grâce à la complicité de certains grands barons socialistes voulant sauvegarder leurs bastions.
Le Parti de Gauche entend appeler à la mobilisation la plus large et la plus vigoureuse contre cette atteinte majeure à notre modèle républicain. Il se propose de mener, avec les organisations de gauche, les associations du cadre de vie, et les syndicats concernés qui le souhaitent, une vaste campagne d’explication populaire pour démonter les rouages de cette machination. Il affirme qu’un tel projet ne peut être arbitré que par le peuple car seul le vote et l’implication citoyenne peuvent empêcher une évolution inouïe de l’organisation républicaine de notre société. Nous en appelons donc au référendum. Il entend opposer à la vision libérale de l’organisation territoriale de la France une autre vision avec comme objectifs prioritaires : la mise en oeuvre de l’intérêt général, le contrôle démocratique comme condition de l’implication populaire et l’affirmation d’un modèle de développement économique et d’aménagement du territoire basés sur la solidarité et le développement local, avec comme outil la planification écologique.
Ceci est un appel solennel à la résistance ! »
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